Silence imaginaire

Le silence est d’or

Pendant que dort la graine

Reine de l’instant

Temps présent

(…)

Enroulée de silence

Des regards sur sa vie, sur la votre,
Des sourires, les nôtres et le silence lumineux qui révèle les pleins, les creux, les ombres et les couleurs

Le souffle caressant imperceptible et continue qui vient toucher

Qu’est-ce que j’imagine là des graines que nous sommes, dans le sol, avec le temps d’Imbolc qui est là ?

Je nous vois..encore endormies au creux de la terre rassemblant nos forces, belles aux bois dormant, attendant le baiser chaud du soleil pour daigner nous éveiller.

Je nous aperçois…bousculées par les crues et décrues, perdues, déboussolées, à la recherche d’un rivage où nous enraciner, d’un oasis accueillant pour nous retrouver à nouveau.

Je nous devine.. frétillantes, sur la ligne de départ, prêtes à prendre notre envol, à rejoindre la lumière, à révéler notre beauté, au germe encore fragile et discret.

Je nous pressens enfin…reliées les unes aux autres, conscientes des liens invisibles qui tissent la toile du vivant et permettent à chacune de s’épanouir quand c’est son temps.

Des regards sur sa vie, sur la votre,
Des sourires, les nôtres et le silence lumineux qui révèle les pleins, les creux, les ombres et les couleurs.

Ô temps, avant de suspendre ton vol encore…
(comme iels le feront sans doute là-bas en bord de mer à la mi-chemin),
O temps dis-le nous, je t’en prie, qu’as-tu fait des graines d’amour que les 36 prophètesSES avaient jetées sur le sol de notre conscience,
tout au long du dernier millénaire, là, et même de ceux d’avant encore bon sang !?

Est-ce possible d’imaginer qu’elles n’ont pas toutes germé encore,
si frêles et pourtant si incroyablement vives, quelque part entre l’ombre et la lumière ?

(d’une voix profonde et presque inaudible tant elle parle lentement :)
- Ami-e-s, n’ayez pas peur !
Je les tiens au chaud,
il n’y en a plus pour très longtemps !

(à mon avis, quand même concernant la dernière phrase de cet ancêtre de nos ancêtres,
aï-eux ! tout dépend de l’échelle qu’on prend…
ou des bretelles dans lesquelles on se prend,
en les escaladant,
hihihi)

Dis, si tu prends le temps, de simplement regarder le sol, ici, là, que nous disent les graines que tu as semées ?

Semer, s’aimer, s’ émerveiller…
Merveille du vivant
Telle une mère veillant sur son nouveau né,
le jardinier intérieur observe, dans le silence de son cœur,
les graines qui s’égrenent, chapelet de possibilités,
prenant racines terrestres pour devenir fleurs célestes


Regarde ces graines sur le sol. Imagine les au fil du temps.
Peux-tu nous dire ce qu’elle sont devenue?

Celle-ci a bien grandi! Un magnifique arbre!
C’est vrai que je l’avais prise par la main dès le premier jour où je l’ai vue!

Cette autre n’a pas bougé. Qu’attend-t-elle pour germer non d’un sablier!

Beinh qu’est-ce qu’elle a celle là ? C’est une plante qui n’a pas l’air finie!
J’ai toujours eu peur de m’en occuper.

L’ombre d’un arbre derrière moi! Une graine qui aurait poussé sans prevenir?

Oh! J’en ai une dans la poche! Allez, je la plante et je l’arrose.

Ça dit quoi, une graine dans le sol ?
Hmm…j’imagine que celle là, en dessous, dit “ regarde moi ! ”
Mais seul le temps fera l’affaire…

Sol, là, Si, do… Si nous Do-nnions à la terre autant de graines que la gamme egrenne autant de notes, dis-moi, quel jardin pourrions-nous imaginer ?

Des fleurs de musique, des notes de printemps, des pétales de soleil, des rayons de couleurs !

Les graines nous regardent pousser sans sol, ci et là. Elles imaginent quoi là, dis-donc ?

  • Que les racines des humains sont dans le ciel ?
  • Qu’ils pousseraient plus harmonieusement s’ils écoutaient le silence qu’elles leur jouent ?
  • 《•••》











“ Dis, et si tu regardes le sol là, avec tous tes sens, ça dit quoi ?

Imagine que nous sommes des graines ! ”

Je respire, il fait un peu noir là-dedans, mais de temps en temps on sent le soleil, c’est chaud, c’est doux, y a de l’eau à profusion ; je sens les autres graines qui poussent ; il reste encore quelques semaines à rester au chaud, en hibernation, à nous ressourcer par nos racines. Que c’est bon cette chaleur sous la terre ; on s’y sent bien.

Des regards sur la vie, la nôtre
des fous rires
les autres
se demandent par où
par où nous parler
à nous

recueilliEs au coeur
d’une infime immensité
gaïa qui pleure
très bas

Imagine ce que ferai un tas de graines posé là, sur le sol, dit, si on lui interdisait de pousser quand tu le regardes. Alors ?

Réponse : il pousserait quand tu le regardes pas… nananananère !


Collectif Murmure des forêts / Imbolc 2020